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Vous souvenez vous de Cités Télévision ? Cette chaîne historique du câble, implantée sur l'est lyonnais, a déposé son bilan fin 2005. Les communes du syndicat intercommunal Assicable, (Bron, Décines, Meyzieu, Saint Priest, Saint Fons et Villeurbanne) ne souhaitaient plus la financer. L'offre de reprise d'un publicitaire privé avait alors été repoussée. Cités Télévision avait longtemps demandé une fréquence analogique, et attendu en vain une perspective en numérique. Elle se définissait, elle-même comme "outil de débat public, de connaissance des initiatives locales et de diffusion des savoirs", "moteur de la démocratie locale" "télévision interactive construisant ses programmes avec les acteurs locaux".
Les difficultés qu'a connues Cités Télévision sont d'origines très complexes. Les habitants du territoire n'ont pas été complétement touchés par le câblage, les services communication des communes n'ont pas été associés au projet éditorial et aucune complémentarité ne s'est donc établie. La chaîne a vécu deux orientations successives. La première était tournée vers l'information locale (avec un journal télévisé) ; la seconde davantage vers un développement de la démocratie locale.
Les ex-salariés ne décolèrent pas.
Dans une lettre publiée par le club de la presse de Lyon, des ex salariés de CTV, dix huit mois après la disparition de la chaîne, se disent "stupéfaits de l’ampleur des dépenses consacrées à la liquidation, en particulier les frais d’avocat engagés dans cette procédure : 160 000 euros selon les chiffres parus dans la presse !" ... Cette lettre ouverte, adressée aux dirigeants du syndicat intercommunal des villes de l´Est lyonnais Assicable indique : "nous vous disons aujourd’hui notre colère face à de telles sommes, alors qu’aucune aide aux salariés n’a été apportée, malgré les promesses verbales du président de la chaîne. Sur les honoraires payés ou provisionnés à ce cabinet d’avocat et sur leur justification (scénarios de reprise, procédure de liquidation, contentieux…), plusieurs points nous sont incompréhensibles : sur la liquidation elle-même, le plan comptable, le chiffrage de la liquidation a été réalisé au sein même de la chaîne, avant les licenciements. Sur les scénarios de reprise, le seul candidat plausible avait lui-même bâti le projet en amont. Enfin sur les contentieux, dans les recours aux prud’hommes, l’avocat en question n’est jamais intervenu, ni devant le conseil des prud’hommes, ni devant la cour d’appel. Nous partageons pour le moins les interrogations de ceux d’entre vous qui jugent ces honoraires « exorbitants ». Quelle conception avez-vous donc de la gestion de l’argent public ? Nous vivons cette situation comme une terrible injustice, au regard des maigres indemnités légales de licenciement, après 15 ans d’ancienneté pour certains salariés. Sur le plan humain, sachez que nous sommes aujourd’hui sans emploi stable, en situation précaire. Nous avons bien compris qu’une poignée de salariés ne pèsent pas lourd. Mais qu’exigeriez-vous d’une entreprise qui ferme sur le territoire de vos communes pour l’avenir des personnes licenciées ? Que pèse votre responsabilité d’employeur dans le cas de Cités Télévision ? Lors de la liquidation, certains d’entre nous ont suggéré une aide aux salariés. Vous ne nous avez pas entendus alors. Mais puisque le syndicat intercommunal Assicable est manifestement toujours actif, cette modeste suggestion reste toujours valable".
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