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C´est l´histoire d´un père. Un colombien, professeur de sciences humaines, dont l´ enfant, simple soldat de l´armée régulière, a été enlevé par les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) il y a plus de dix ans. Un père désespéré qui a entrepris une longue marche à travers le monde pour attirer l´attention sur le sort de son fils et des centaines d´autres otages d´un conflit qui dure depuis cinquante ans !
Une longue marche contre l´indifférence
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De passage à Lyon , Gustavo Moncayo a raconté sa douleur, celle de ses proches, depuis que son fils est tombé aux mains de la guérilla. Il a raconté l´horreur de l´attente, la démence des actions menées par les différents groupes armés de Colombie, en particulier les groupes paramilitaires d´extrême droite qui n´hésitent pas à massacrer des villageois, torturent, découpent en morceau leurs victimes "et sont même allés jusqu´à jouer au football avec leurs tètes ".
L´Etat a accepté de négocier avec les paramilitaires .
Ceux là (les groupes paramilitaires) ont pu négocier avec le président Alvaro Uribé. "Ils ont obtenu une zone démilitarisée plus grande que celle que réclament les Farc, des bourses pour reprendre des études, une aide financière et surtout la garantie de ne pas être poursuivis par la justice, en partie grâce à des changements d´identité".
Des politiciens démagogues et corrompus.
Dans le sentiment d´impuissance de Gustavo Moncayo se trouve le désespoir de devoir compter avec des politiciens démagogues. Ceux que Ingrid Bétancourt avait décrit dans ses livres et qui n´hésitent pas à jouer avec les nerfs des familles. Le président Uribé par exemple, souffle le chaud et le froid. Gustavo Moncayo raconte cette scène surréaliste, quand toutes les familles des otages, y compris celles des américains, ont été convoquées à une rencontre au cours de laquelle le président souhaitait leur faire une annonce importante. "L´information a filtré la nuit précédente dans la presse et le jour de la réunion nous avons été reçus par un conseiller qui nous a indiqué que "el señor presidente" étant de mauvaise humeur, l´annonce était annulée". Un autre jour, c´est un attentat qui, opportunément, viendra remettre en question un échange de prisoniers .
S´enchaîner pour réveiller les consciences.
Mais c´est un autre événement qui décidera Gustavo Moncayo à agir. Un jour, il apprend par la radio que l´armée, "en fait un groupe de mercenaires venus d´Israel et des Etats Unis", a investi une base des Farc pour libérer des otages. Résultat : onze députés prisoniers, que la guerilla était prête à échanger, ont été abattus ! Face à cette situation, Gustavo dit être resté près de cinq heures en état de prostration. Puis il a décidé de s´enchaîner. La première réaction des parents d´élèves a été de protester : "l´attitude du professeur pourrait "traumatiser" leurs enfants !
Une longue marche contre l´indifférence
Devant tant d´indifférence, cet homme décide de tout abandonner, son travail et sa maison, et d´entreprendre sa "longue marche". Très vite il rencontre les familles d´autres otages, les parents et amis d´Ingrid Betancourt. Son attitude crée une sorte d´électrochoc dans la population et des comités de soutiens se constituent. Invité en Europe, il est accueilli "plutôt froidement" par les nouvelles autorités françaises. Nicolas Sarkozy ne le reçoit pas, la mairie de Paris organise une "rencontre", de même que l´assemblée nationale où il est accueilli par Mr Poniatovski. Curieusement, l´Agence France Presse n´a pas voulu faire de dépêche, ce qui a pour effet un "silence radio" dans la presse nationale.
A Rome il rencontrera le pape et Romano Prodi, avant de se rendre au congrès démocrate aux Etats Unis.
Mais Gustavo Moncayo n´est pas homme à se laisser abattre et il entreprend avec les comités Ingrid Betancourt une tournée des régions. A Marseille ou Lyon il est reçu avec beaucoup de chaleur."Aujourd´hui on détruit les personnes en leur retirant leur substance humaine" déclare t´il "notre marche est un hymne à la vie". Et si les résultats concrets se font attendre, il a au moins l´impression de semer quelque chose. Si les autorités françaises l´ont reçu froidement, il est attendu de manière très officielle en Italie où il sera reçu par le pape et le premier ministre Romano Prodi, en Belgique, en Espagne, puis aux Etats Unis où il a été invité par des membres du parti démocrate.
Hugo Chavez peut représenter un espoir.Devant tant de désespoir, deux informations sont venues redonner un peu de courage à ce père "fatigué". La première est arrivée sous la forme d´une vidéo il y a quelques mois. Son fils y apparaissait vivant et en bonne santé, "lucide dans toutes ses paroles". La seconde s´appelle Hugo Chavez : le président Vénézuélien a proposé ses bons offices en organisant une rencontre entre le gouvernement colombien et les Farc en territoire neutre. Une initiative qui pourrait voir le jour si Alvaro Uribé, une fois de plus, ne change pas d´avis au dernier moment !
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Commentaires
Vous avez su faire passer non seulement la détresse de ce père privé de son fils depuis 10 ans mais la réalité du drame des otages détenus par la guérilla colombienne, la situation politique complexe de ce pays englué dans une véritable guerre civile qui dure depuis près de 50 ans, la "volonté de paix" du président Uribe et la corruption endémique qui gangrène le pays.
Un grand merci d'avoir relayé avec tant d'humanité la lutte de Gustavo Moncayo contre l'indifférence et d'avoir manifesté ainsi votre soutien à la libération de tous les otages colombiens ( 3000 ! ).
Un lien vers votre article figure en page d'accueil du site de notre fédération internationale (FICIB) www.betancourt.info
Bien sincèrement à vous
Solange Autogue
Comité Ingrid Betancourt Rhône
Ces sources ont indiqué à l'AFP qu'il s'agirait de l'ex ambassadeur francais en Colombie, Daniel Parfait, qui se trouve être le beau-frère de l'ex candidate présidentielle colombienne kidnappée par les FARC, Ingrid Betancourt.
Chávez fonctionne comme médiateur dans la recherche d'un accord humanitaire en Colombie, accord par lequel on voudrait échanger 45 otages des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (farc-Guérilla communiste), parmi lesquels Ingrid Betancourt, contre 500 guerilleros prisonniers.
Les initiatives de Chávez, entamées à la demande du président colombien Alvaro Uribe, ont le soutien de Sarkozy, puisque Betancourt a la double nationalité colombienne et française.
Dans son rôle de médiateur, Chávez a rencontré, depuis le 31 août passé, le président Uribe, la sénatrice colombienne Piedad Córdoba, qui agit comme facilitatrice de l'accord humanitaire, ainsi que des parents d'otages colombiens et américains et des guérilleros emprisonnés.
Le président vénézuélien a réitéré son désir de rencontrer le chef des FARC, Manuel Marulanda, alias Tirofijo, pourvu que le gouvernement colombien l'y autorise.
Chávez a proposé une première rencontre au Vénézuéla avec un délégué de Tirofijo, en principe ce lundi 8 octobre.
Parmi les otages des FARC qui pourraient être libérés figurent également trois contractants américains du Département d'État, et plusieurs militaires, policíers, et polítiquess, dont certains sont détenus depuis dix ans.
C’est le surnom du professeur Moncayo. 1000 kilomètres avant, tout le monde disait qu’il était complètement cinglé. Mais après 46 jours de marche pour protester contre la prise d’otages, pour l’échange humanitaire, pour la paix…etc Il est devenu un héros national, un symbole. Son fils a été enlevé le 21 décembre 1997, faisant de lui le plus ancien otage de Colombie, il est dans la jungle depuis presque 10 ans.
Le professeur Moncayo est donc devenu un symbole d’espoir et de désespoir, représentant le ras le bol d’un pays face à la guerre, face à la prise d’otage… Il est arrivé aujourd’hui à Bogotá et devrait rester dormir sur la place Bolivar, le Maire lui a bien sûr accordé une autorisation indéfinie… sachant qu’il défendent la même idée:
un échange humanitaire tout de suite!
www.ikiru.ch/tonio