Grâce à Bill Gates, Lyon met la pétanque à portée du monde entier

Le président de Microsoft France, Eric Boustouller, est venu à Lyon pour faire le point sur la convention signée il y a un peu plus d' un an entre Gérard Collomb et Bill Gates.

L’objectif de cette convention, la première de la firme de Redmond avec une ville, était "d'accompagner le développement de projets numériques innovants" dans l’agglomération lyonnaise. Un objectif largement accompli selon le maire de Lyon, qui se félicite que ce type d' initiative, tant critiqué au début, soit aujourd' hui "copié" par des villes comme Nantes ou Paris, "au même titre que Velov' et Autolib".

Réduction de la fracture numérique

La collaboration se traduit par une aide de Microsoft dans le domaine de la formation/éducation, un soutien logiciel au secteur du jeu vidéo, l' élaboration de programmes innovants pour la réduction de la "fracture numérique" et enfin le développement de projets pour la solidarité numérique mondiale.

Sur tous ces domaines, la vice-présidente du Grand Lyon chargée de l' Innovation et des Nouvelles Technologies, Karine Dognin-Sauze, trace un bilan plus que positif. Tout d’abord le soutien à l’industrie lyonnaise du logiciel, grâce au programme IDEES (initiative pour le développement économique des éditeurs et des startups) a permis à trois startups de bénéficier d’un soutien technologique, commercial et marketing de la part de Microsoft France. Il a aussi fait apparaître que le secteur du numérique occupe déjà 2700 entreprises, soit 31000 emplois dans le Grand Lyon !

Ce partenariat a également permis de développer l’industrie lyonnaise du jeu vidéo et d' envisager, selon Eric Boustouller, de faire de la ville la capitale européenne, voire mondiale dans ce domaine. Une délégation lyonnaise doit d' ailleurs se rendre prochainement dans la silicone Valley pour étudier les synergies possibles entre institutions publiques, entreprises et universités.

Ludovic Texier et Pascal Ginda, ont créé la société UFO Games grâce au prix Microsoft pour leur jeu "Petank Party"

Depuis cet accord, les développeurs lyonnais ont eu un accès privilégié aux plateformes de Microsoft France. L' une de ces plateformes a été installée dans le centre de formation sur le jeu vidéo Gamagora et un concours a été organisé, qui a permis de promouvoir deux jeunes talents, créateurs du jeu "Petank Party".

Enfin, le partenariat entre Lyon et Microsoft a conduit au renforcement de l’accessibilité numérique dans les bibliothèques municipales de la ville. 2 100 personnes ont été formées en un an afin de favoriser l’accès aux technologies de l’information et d’initier le plus grand nombre aux usages du numérique. Ils ont en particulier eu accès à des logiciels d' aide à la recherche d' emploi ou à la formation au français langue étrangère.

Le développement des arts numériques Pour Gérard Collomb, ce partenariat n' est que le début d' une collaboration qu' il espère développer. Il envisage avec la multinationale de créer de nouveaux services innovants, des pôles informatiques dans les bibliothèques ou encore des projets sur l' art numérique -son et image- avec les biennales, l' Institut Lumière ou encore le Musée d' Art Contemporain.

Et pour les tenants du logiciel libre qui voient dans cette convention l' introduction de la firme honnie dans l' administration, le directeur des bibliothèques municipales, Patrick Bazin, a tenu à rappeler que cet accord ne lie aucunement la ville avec la société américaine. Les formations subventionnées ont des modules "Mozilla" et "logiciels libres" et la ville s' apprête à signer une autre convention qui va faire beaucoup de bruit : la numérisation d'une bibliothèque par Google !