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La Compagnie Nationale du Rhône va bien... et même très bien ! Les résultats financiers pour 2008 sont, malgré la crise, spectaculaires. A tel point que la prochaine assemblée des actionnaires, dont font partie des collectivités locales comme la Région Rhône-Alpes, pourra répartir des dividendes (ou choisir de les réinvestir pour faire face à la crise qui touche aussi le secteur du fret fluvial).
Michel Margnes, PDG de la CNR, en compagnie de J.J. Queyranne
et de Didier Jouve, Vice-Président de la Région Rhône-Alpes
Développement durable, aménagement des berges et énergies renouvelables
Si tout va bien pour la CNR, c'est d'après son PDG Michel Margnes, parce que cette Société anonyme d’intérêt général "ne s'est jamais départie de ses missions de base, à savoir la production d’hydroélectricité, l'amélioration de la navigation, l'irrigation, mais aussi parcequ'elle a a sû s'adapter aux nouvelles demandes "citoyennes" en se préoccupant de développement durable, d'aménagement des berges, et en mettant en place des partenariats avec les nombreux départements traversés par le fleuve".
C'est ainsi qu'après la signature d'un contrat de plan avec les huit départements de Rhône-Alpes, le projet "ViaRhôna" a vu le jour. Il s'agit d'une mise en valeur spectaculaire des berges du fleuve, par la création d'une piste cyclable de 415 kms, sur toute la longueur de sa partie française (voir article dans LYon-Panoramas.fr) !
Des aménagements ralentis par la pollution aux PCB
Concepteur et exploitant des centrales hydroélectriques, barrages et écluses du Rhône, la CNR a réalisé depuis sa création des sites industriels et portuaires, des ports de plaisance, des haltes nautiques et des zones de loisirs.
La péniche-laboratoire Frédéric Mistral
de la CNR (Compagnie Nationale du Rhône)
Elle propose également, grâce à son expérience acquise sur le Rhône, des prestations en ingénierie fluviale, en France et dans une vingtaine de pays. Mais aujourd'hui, du fait de l'épisode de pollution aux PCB, les travaux sur le fleuve sont considérablement ralentis puisque les autorités administratives ont demandé de réduire au maximum les mouvements de sédiments.
Le Rhône, un fleuve impétueux et très "vivant".
"Le fleuve Rhône est très particulier", rappelle Michel Margnes. Dur à naviguer, son lit et ses courants peuvent changer très rapidement. La compagnie participera d'ailleurs prochainement à la formation de bâteliers pour assurer la relève d'une profession touchée par le vieillissement.
La CNR s'est dotée d'un bateau scientifique sur lequel une dizaine de spécialistes passent leur temps à relever la topographie du fleuve. Et ce problème de pollution aux PCB est particulièrement difficile à gérer . "Il s'agit pour nous de définir le point d'équilibre entre deux maux : d'un côté il faut réduire les mouvements de sédiments et de l'autre on ne peut pas éviter totalement le dragage qui est nécessaire à la prévention des crues et de l'enlisement des ouvrages", indique Michel Margnes. Sur ce sujet sensible la CNR, comme les autorités administratives, "navigue" à vue. Et met beaucoup d'espoir dans les recherches sur la dépollution poursuivies par le pôle de compétitivité des industries chimiques de la région lyonnaise, "Axelera".
Le "débit réservé", pour sauvegarder les équilibres biologiques.
Chaque aménagement de la CNR restitue au vieux Rhône (lit naturel du fleuve) un débit réservé de manière à préserver les milieux aquatiques. En accord avec une directive européenne et le Grenelle de l’environnement visant le développement des énergies renouvelables, la société a programmé la création d’une petite centrale hydroélectrique au barrage de Rochemaure. Complémentaire aux centrales de grande taille, cette installation pourrait développer une puissance de 6,5 MW et bénéficier d’une grande souplesse d’utilisation.
Chaque aménagement de la CNR restitue au vieux Rhône (lit naturel du fleuve) un débit réservé de manière à préserver les milieux aquatiques. En accord avec une directive européenne et le Grenelle de l’environnement visant le développement des énergies renouvelables, la société a programmé la création d’une petite centrale hydroélectrique au barrage de Rochemaure. Complémentaire aux centrales de grande taille, cette installation pourrait développer une puissance de 6,5 MW et bénéficier d’une grande souplesse d’utilisation.
D'après la compagnie, la production électrique annuelle de cette centrale atteindra 53 GWh. "Elle permettra d’éviter l’émission de 50 500 tonnes de CO2 par an et devra satisfaire la consommation d’énergie résidentielle de 22 000 habitants/an".
Une alliance entre le secteur privé et les collectivités publiques pour servir l'intérêt général
Cette centrale est l'un des nombreux projets de la compagnie qui, plus que jamais, désire s'investir dans la gestion de son environnement. Ce que ne manque pas de souligner Didier Jouve, l'un des Vice présidents (Les Verts) de la Région Rhône-Alpes, pour qui les résultats de cette compagnie sont un modèle de réussite privé/public.
Le capital de la Compagnie est structuré autour de 3 pôles : Electrabel (groupe Suez), la Caisse des Dépôts et Consignations et aussi des collectivités locales qui se frottent les mains aujourd'hui. Car "en achetant des actions dans cette société à un moment où personne n'en voulait, nous nous sommes donné les moyens d'influer politiquement dans la gestion de l'entreprise, et nous en tirerons en plus cette année quelques substantiels bénéfices ! ", se réjouit Jean Jack Queyranne.
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