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Le chanteur Jean Ferrat est mort à l'hôpital d'Aubenas le samedi 13 mars 2010 en début d'après-midi (lire aussi : l'enterrement de J.Ferrat à Antraigues télévisé sur France 3).
Né à Vaucresson (Hauts-de-Seine) en 1930, le chanteur sera sans aucun doute associé à Antraigues en Ardèche où il avait décidé de vivre, et surtout à ses montagnes qu'il a chanté avec tant de succès.
Poète et écrivain engagé toute sa vie auprès du Parti Communiste (tout en restant critique sur "le bilan" soviétique), son oeuvre se compose de centaines de titres, écrits par lui-même ou simplement interprétés, comme les nombreux textes de Louis Aragon qu'il a mis en musique.
Fils d'un père juif (mort en déportation à Auschwitz), Jean Ferrat a travaillé très tôt, d'abord au théâtre puis dans un cabaret, sous différents pseudonymes (Jean Laroche, Franck Noël...)
Le premier poème d'Aragon qu'il met en musique est "Les yeux d'Elsa", une chanson qui sera interprétée par André Claveau. Mais il devra attendre 1958 et la sortie de son premier 45 tours, "Ma Môme", pour connaître le succès.
Chanteur engagé, Jean Ferrat connaît très vite la censure des radios nationales ; mais il est reconnu par un public "militant" et mène alors une double carrière de chanteur et d'auteur-compositeur pour de nombreux autres artistes (Isabelle Aubret, Jacques Boyer et même Daniel Guichard !- "Mon vieux").
On retiendra de son oeuvre des dizaines de chansons d'amour, "Deux enfants au soleil", "Ma Môme", "Maria", mais aussi des textes sur Federico Garcia Lorca, Pablo Neruda (voir la vidéo ici), Cuba et ses "guerilleros" ...). Jean Ferrat a aussi chanté la shoah ("Nuit et brouillard"), la révolution ("Potemkine") ou encore la nature ("la montagne", "Les Saisons", "Le Châtaignier", " Aimer à perdre la raison"...).
Ecoutez ici Jean Ferrat et Les Années Barclay
Commentaires
MALGRE LA SAFFER??? ON N'EN PARLE PAS DE CA!!!!!!
Il chantait ma France, Robespierre, la Commune de Paris, 1936, la Résistance et 1968. « Nuit et brouillard » est sa chanson sur la déportation qui a fait polémique et qui était interdite en 1963.
Fidèle parmi les fidèles, il avait les valeurs et les idéaux du communisme à la française. Il honnissait les fausses copies, les apparatchiks. C’était un partisan de Karl Marx.
J’ai eu l’occasion et l’honneur de le rencontrer à plusieurs reprises. Il représente une grande part de l’identité des communistes. C’était un Résistant.
Le communisme n’est pas mort. La crise du capitalisme actuel montre bien que tout est à nouveau possible.
Sa disparition est un appel, aux générations de militants, au peuple de France qui souffre, à se soulever, à se révolter, à l’insurrection pour que nous tous, nous devenions des personnes libres, engagées, pour que nous sortions de la préhistoire de l’humanité
André GERIN
Président du Conseil régional Rhône-Alpes
« Jean Ferrat, qui vient de mourir à Aubenas à près de 80 ans, aura été, malgré la censure
que la droite a si longtemps exercée à son encontre à la télévision, l’un des chanteurs les plus aimés des Français. Il le devait sans doute à la force de ses textes, souvent empruntés aux plus grands poètes de notre temps, à l’efficacité de ses mélodies si contagieuses, à sa voix chaude, dont le charme opère dès les premières notes. Mais surtout à la sincérité de son engagement indissociablement social et poétique.
« Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent »
Lorsque Jean Tenenbaum, dit Jean Ferrat, dont le père est mort à Auschwitz, compose en
1963 cette chanson bouleversante qu’il intitule Nuit et brouillard, non seulement il est l’un des tout premiers à invoquer le « devoir de mémoire » à propos de cette page parmi les plus tragiques de notre histoire, mais il est surtout le premier à faire confiance pour cela à la chanson, cet art si souvent réputé mineur :
« Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez »
De La Commune à La Complainte de Pablo Neruda, la fidélité de l’engagement social et
politique de Jean Ferrat est exemplaire. Mais si cet homme aux convictions chevillées au corps a su gagner le coeur des Français, c’est bien parce que chez lui l’amour des humbles est indissociable de l’amour des mots et de l’attention portée à la beauté du monde. Il chante les paysages de sa chère Ardèche - lui qui habitait Antraigues-sur-Volane, près de Vals-les Bains -, lesquels lui inspirent La Montagne, peut-être sa chanson la plus célèbre, mais c’est
pour dénoncer le malheur de l’exode rural. Il chante comme personne l’amour fou (Aimer à
perdre la raison…), mais c’est pour revendiquer aussitôt l’égalité entre les sexes (La femme est l’avenir de l’homme).
Ce poète engagé était enfin un homme de culture, qui n’a jamais cessé de plaider pour une meilleure prise en compte de la diversité culturelle et de dénoncer la dérive commerciale de la culture et le pouvoir excessif des forces de l’argent dans le système médiatique français.
Certains qui ne manqueront pas de faire aujourd’hui l’éloge funèbre de celui qu’ils ont si longtemps combattu, seraient bien inspirés d’y réfléchir…
Profondément touché par cette disparition et au nom du Conseil régional, j’adresse mes
sincères condoléances à sa famille et à ses proches. »
Merde c'est con que tu sois parti ... j'aurais tant voulu te dire ...
Adieu Jean et que ta famille reçoit toute mon amitié renouvellée ma tendresse et mes douceurs dans ces instants aigres et rances Jicey Carina Acteur
jicey2003@yahoo.fr