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Trois ans après la mise en application de la Loi Evin qui interdit de fumer dans les lieux publics fermés, la DNF (Association reconnue d'utilité publique pour les Droits des Non Fumeurs) se plaint "d'une évolution des comportements, de détournement de la loi et de nouvelles menaces".
Que s'est-t-il passé après le décret du 15 novembre 2006 ? Dans un rapport adressé à Roselyne Bachelot, la Ministre de la Santé et des Sports, DNF parle de menaces et détournements de la loi en matière de publicité du tabac. Elle pointe les dérives qui tendent à s'accélérer, les campagnes de communication "sournoises" qui ridiculisent la loi et appelle à une réaction des citoyens, des autorités publiques et de l’Etat.
Un relâchement des comportements
Que s'est-t-il passé après le décret du 15 novembre 2006 ? Dans un rapport adressé à Roselyne Bachelot, la Ministre de la Santé et des Sports, DNF parle de menaces et détournements de la loi en matière de publicité du tabac. Elle pointe les dérives qui tendent à s'accélérer, les campagnes de communication "sournoises" qui ridiculisent la loi et appelle à une réaction des citoyens, des autorités publiques et de l’Etat.
Un relâchement des comportements
D'après le rapport, le nombre de personnes qui se plaignent de subir le tabagisme passif sur leur lieu de travail est passé de 9% à 2008 à 20% en 2009. Alors que le Plan Cancer 2 vient rappeler la nocivité du tabac – la cigarette tue 50% de ses consommateurs – le rapport explique que le tabac revient sur les terrasses fermées et dans les "bars à chicha", que les lobbys de l'industrie du tabac arrivent de nouveau à détourner la loi sur la publicité etc… Alors que l’interdiction de la promotion du tabac conjuguée aux politiques de santé publique ont permis une véritable chute de la consommation de tabac, notamment chez les plus jeunes, il faudrait donc marquer une certaine vigilance afin d'éviter un retour en arrière.
Devant l’augmentation des plaintes recueillies sur son site, DNF indique que les menaces se font chaque jour plus pressantes. Car si "la mise en place de l’interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif a permis une véritable avancée dans la protection des non-fumeurs, il ne faudrait pas que le laxisme des pouvoirs publics participe au recul de l’esprit et de la lettre du décret Bertrand".
Gainsbourg, Tati... les médias alimentent de "fausses polémiques" .
L'un des objets les plus importants de la colère de DNF est l'attitude des médias qui relayent régulièrement les campagnes de l'industrie en alimentant de "fausses polémiques". A la mi-avril 2009, une controverse éclatait sur le fait que les responsables de l’exposition Tati auraient été contraints de censurer la pipe de Monsieur Hulot et d’apposer sur le fourneau de la pipe un moulin à vent pour tenter de la cacher. Le motif invoqué : l’agence « Metrobus », régie publicitaire de la RATP, avait estimé que la présence de cette pipe sur l’affiche était contraire aux dispositions de la loi Évin. L’affichage de cette image rendue ridicule par l’apposition d’un moulin à vent a donc été pratiqué. Ont suivi d’autres affiches de films, récemment «Serge Gainsbourg, vie héroïque», terrains fertiles aux polémiques absurdes selon lesquelles la loi Evin nécessiterait des aménagements. DNF rappelle au contraire, sans dire si ces "censures" avaient lieu d'être, "la pertinence de la loi Evin sur l'interdiction de la publicité du tabac et sa capacité d'adaptation aux situations les plus diverses depuis dix-huit ans".
Un projet de loi qui favoriserait les industriels du tabac
DNF met enfin en cause le projet de loi d'un député UMP de l'Isère, Jacques Remiller, qui voudrait faire distribuer par les buralistes des cendriers de poche biodégradables "et lutter ainsi contre les mégots dans les rues". L'association rappelle que cette idée est une initiative de BAT (British Tobbacos), "reprise comme exemple". Désireuse de redorer son blason et de "surfer" sur la vague verte, l'industrie anglaise du tabac aurait décidé de faire la promotion de ces cendriers biodégradables. "Il s'agit d'une tentative particulièrement pernicieuse du détournement de la loi : sous les apparences d’une action salutaire, l’industrie se contente d’un effet d’annonce sans suite permettant à ses recruteurs d’inciter le public à la consommation de cigarettes".
Les dérives des professionnels face au tabagisme passif
Après trois années d’application, DNF note enfin que les mauvaises habitudes reviennent rapidement : elle estime la sanction (s’il y en a une) ridicule et note que les fumeurs récalcitrants ne risquent plus "que" 135€ d'amende. D'autre part la police, occupée à de nombreuses autres tâches, rechignerait a effectuer la fiscalisation des bars et cafés et les services d'hygiène des villes sont évidemment en sous effectif pour faire respecter cette obligation. Et que dire de l'Inspection du Travail, qui "refuse d'intervenir sur ce point".
Devant l’augmentation des plaintes recueillies sur son site, DNF indique que les menaces se font chaque jour plus pressantes. Car si "la mise en place de l’interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif a permis une véritable avancée dans la protection des non-fumeurs, il ne faudrait pas que le laxisme des pouvoirs publics participe au recul de l’esprit et de la lettre du décret Bertrand".
Gainsbourg, Tati... les médias alimentent de "fausses polémiques" .
L'un des objets les plus importants de la colère de DNF est l'attitude des médias qui relayent régulièrement les campagnes de l'industrie en alimentant de "fausses polémiques". A la mi-avril 2009, une controverse éclatait sur le fait que les responsables de l’exposition Tati auraient été contraints de censurer la pipe de Monsieur Hulot et d’apposer sur le fourneau de la pipe un moulin à vent pour tenter de la cacher. Le motif invoqué : l’agence « Metrobus », régie publicitaire de la RATP, avait estimé que la présence de cette pipe sur l’affiche était contraire aux dispositions de la loi Évin. L’affichage de cette image rendue ridicule par l’apposition d’un moulin à vent a donc été pratiqué. Ont suivi d’autres affiches de films, récemment «Serge Gainsbourg, vie héroïque», terrains fertiles aux polémiques absurdes selon lesquelles la loi Evin nécessiterait des aménagements. DNF rappelle au contraire, sans dire si ces "censures" avaient lieu d'être, "la pertinence de la loi Evin sur l'interdiction de la publicité du tabac et sa capacité d'adaptation aux situations les plus diverses depuis dix-huit ans".
Un projet de loi qui favoriserait les industriels du tabac
DNF met enfin en cause le projet de loi d'un député UMP de l'Isère, Jacques Remiller, qui voudrait faire distribuer par les buralistes des cendriers de poche biodégradables "et lutter ainsi contre les mégots dans les rues". L'association rappelle que cette idée est une initiative de BAT (British Tobbacos), "reprise comme exemple". Désireuse de redorer son blason et de "surfer" sur la vague verte, l'industrie anglaise du tabac aurait décidé de faire la promotion de ces cendriers biodégradables. "Il s'agit d'une tentative particulièrement pernicieuse du détournement de la loi : sous les apparences d’une action salutaire, l’industrie se contente d’un effet d’annonce sans suite permettant à ses recruteurs d’inciter le public à la consommation de cigarettes".
Les dérives des professionnels face au tabagisme passif
Après trois années d’application, DNF note enfin que les mauvaises habitudes reviennent rapidement : elle estime la sanction (s’il y en a une) ridicule et note que les fumeurs récalcitrants ne risquent plus "que" 135€ d'amende. D'autre part la police, occupée à de nombreuses autres tâches, rechignerait a effectuer la fiscalisation des bars et cafés et les services d'hygiène des villes sont évidemment en sous effectif pour faire respecter cette obligation. Et que dire de l'Inspection du Travail, qui "refuse d'intervenir sur ce point".
Face à cette pluie de critique, l'association aurait obtenu une extension de la fiscalisation. Car les terrasses des cafés et des restaurants figurent selon elle dans le peloton de tête des lieux où la législation est largement contournée. Une circulaire du Ministère de la Santé en date du 17 septembre 2008 rappelle en effet les conditions pour que clients puissent fumer : la terrasse doit être physiquement séparée de l'intérieur de l'établissement. Si le restaurateur souhaite installer des écrans latéraux contre le vent, il doit s’assurer que la façade principale reste totalement ouverte sans aucun obstacle, même à mi hauteur car la circulation de l’air doit être assurée. Or "les terrasses deviennent peu à peu des espaces entièrement fumeurs qui ne répondent pas aux dispositions règlementaires et législatives en vigueur".
Entre les pro et les anti-tabacs, il y a donc fort à parier que les hostilités reprennent après la trève... des confiseurs !
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Gongombre