- Obtenir le lien
- X
- Autres applications
Après la décevante défaite concédée à l'Allianz Arena mercredi dernier (1-0), l'OL s'apprète à renverser la tendance en recevant le Bayern Munich à Gerland ce mardi 27 avril 2010 (20h45). Critiqués par la presse hexagonale et étrangère, Claude Puel et ses hommes ont à coeur de montrer un autre visage à Gerland, et ainsi d'accéder à la finale de la Ligue des Champions. Le Bayern, quant à lui, y croit dur comme fer : la qualification ne peut pas lui échapper.
Une polémique avortée par le résultat du match aller.
La polémique était née d'une décision de la Ligue de reporter le match OL-Monaco (initialement prévu ce week-end) au 12 mai, de façon à ce que l'OL bénéficie d'une semaine sans compétition entre ses deux joutes européennes. Louis Van Gaal, l'entraîneur du Bayern, avait alors fustigé la Ligue qui, par cette décision, donnait "à Lyon une meilleure chance d'atteindre la finale".
Mais la polémique s'est bien vite envolée, avec des lyonnais qui ont dû faire l'aller-retour Lyon/Munich en bus, suite aux problèmes du trafic aérien aujourd'hui résolus. D'autant plus que l'avis du technicien allemand n'était pas partagé par tous, à commencer par un ancien du club bavarois, travaillant aujourd'hui à l'ASSE : Willy Sagnol. "Le match de Lyon repoussé est un avantage [pour le Bayern Munich], car avec une semaine sans match on peut facilement sortir du rythme. Et après pour le Bayern la merveille deviendra réalité". Un brin d'optimisme pour l'ancien joueur de l'Equipe de France, qui s'accorde parfaitement avec la tendance euphorisante de l'ensemble de la presse allemande. Le Bayern, facile finaliste ? Pas si sur. Car l'OL, au-delà même de l'enjeu énorme que contient ce match, a un esprit de revanche et une fierté à retrouver.
Deux préparations bien différentes...
De la même manière qu'ils ont vécu un match bien différent mercredi dernier, lyonnais et munichois ont eu droit à deux préparations pour le moins opposables durant ces derniers jours. Les lyonnais, qui avaient besoin de se ressourcer un peu et d'évacuer la pression qui plane autour de ce match, se sont mis au vert ce samedi au "Golf du Gouverneur", à Monthieux (01). Un endroit paisible où, à l'image du stage en Tunisie effectué l'hiver dernier, on espère que les rhodaniens auront retrouvé des valeurs pour le combat qui se prépare à Gerland. Le Bayern Munich, qui n'a pas bénéficié, lui, du report d'un match par sa fédération, s'est déplacé ce samedi à Mönchengladbach (1-1). Un match nul compliqué où les co-équipiers de Robben ont été menés, avant de s'arracher pour revenir au score par Klose, tout juste entré en jeu et incertain pour la rencontre de ce soir.
Un déplacement qui aura surtout fait mal au niveau des organismes : la défense centrale habituellement titulaire Van Buyten/Demichelis est sortie sur blessure et demeure très incertaine ; une défense allemande mise à mal, avec l'incertitude de Contento et l'absence de Tymoshchuk. Pranic et Ribéry sont quant à eux suspendus. L'OL aura donc un vrai coup à jouer ce soir. A condition de changer de tactique par rapport au match aller.
OL : Changer de tactique pour jouer sa chance à fond.
On l'a tous vu, lu et entendu, Lyon n'a pas été à la hauteur au match aller. Alignés dans une tactique trop défensive, les lyonnais ont été beaucoup trop dominés pour développer un jeu offensif percutant. Seules les phases sur coup de pied arrêtés ont été dangeureuses, mais en sortant Pjanic dès l'expulsion de Toulalan, Claude Puel a voulu solidifier le milieu de terrain, laissant Lisandro Lopez esseulé en attaque.
L'attaquant argentin, frustré mercredi dernier, a exprimé dans la presse toute son inquiétude et sa déception quant au jeu proposé par l'OL : "A Munich, on a vu une équipe trop défensive qui jouait trop bas. Il faut corriger la tactique et mettre tout en oeuvre pour gagner. A 11 contre 11, on aurait du faire plus de mal à l'adversaire. Ajoutés à cela un peu plus de courage et une attitude plus positive, on doit tout faire pour aller chercher la qualification. (...) On doit changer au retour".
Des critiques non dissimulées et adressées au coaching frileux de son entraîneur, qui, après avoir donné la leçon à Manuel Pellegrini en 8èmes de finale, a, pour une majorité de supporters, perdu son duel tactique face à Van Gaal. Pour le retour, le tout sera de surprendre. Le Progrès a sorti de la cave un 4-4-2, alliant Lisandro et Gomis en pointe ; d'autres pensent qu'un 4-2-3-1 avec Ederson en soutien de Lisandro serait plus judicieux. Evidemment, le défi du coach s'avère compliqué, mais, comme l'affirmaient par le biais d'une banderole des supporters lyonnais présents à Tola Vologe samedi dernier : "Ensemble, tout est possible".
Lyon invaincu à domicile, mais pas imperméable.
Et c'est bien là la source d'inquiétudes côté lyonnais : même s'ils ont toujours répondu présent à Gerland cette saison, en Ligue des Champions (5 victoires et 1 match nul), les lyonnais ont pour autant encaissé trois buts en 6 matchs à domicile (contre Anderlecht, Liverpool et Bordeaux). De quoi avoir peur, surtout lorsque l'on sait que le Bayern s'est qualifié non pas pour ses performances à domicile mais pour ses buts inscrits à l'extérieur (deux à Florence et deux à Manchester). Bien sur, c'est l'objectif des Robben, Olic, Müller et compagnie, car avec l'avantage acquis à l'aller (1-0), et s'ils inscrivent un but à Gerland, l'OL devra scorer par trois fois pour se qualifier. Et même face à une défense allemande décimée, la tâche semble ardue.
Du côté de la défense lyonnaise, Cris, un temps pressenti absent, s'est avoué "confiant" avant cette rencontre capitale qu'il devrait disputer aux côtés de Jean-Alain Boumsong en défense centrale. Réveillère et Cissokho devraient occuper les côtés. Au milieu, Makoun et Gonalons devraient être titularisés, à moins que Claude Puel joue l'offensive en alignant Pjanic, Källström et/ou Ederson. Delgado et Govou (ou Ederson, tout dépend du milieu) sur les ailes devraient apporter des bons ballons à celui qui sera très attendu ce soir à Gerland : l'homme providentiel, Lisandro Lopez. Toute la France du ballon rond aura les yeux sur ce match. Messieurs, il est temps de rentrer dans l'Histoire !
Mikhaël Defoly
Commentaires